XLIII. D'autres Origénistes,
XLIII. « II y a d'autres Origéniens, qui suivent la doctrine d'Adamand : ils nient la résurrection des morts, et disent que le Christ et le Saint-Esprit ont été créés : pour eux, le paradis, le ciel et bien d'autres objets de nos croyances ne doivent point être pris à la lettre ». Voilà ce qu'Epiphane dit d'Origène. Ceux qui le défendent, soutiennent que d'après lui, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu'une seule et même substance, et que la résurrection des morts aura lieu. Ceux, au contraire, qui ont lu la plupart de ses écrits, persistent à l'attaquer, sous divers rapports, comme hérétique. Mais Origène a professé d'autres points de doctrine que l'Eglise rejette d'une manière absolue, dont elle le blâme à juste titre, et sur lesquels ses défenseurs ne peuvent donner aucune explication plausible; particulièrement en ce qui concerne la purification et la délivrance des damnés , et encore, pour les créatures raisonnables, leur retour aux mêmes épreuves après un laps de temps considérable. Quel catholique instruit ou ignorant pourrait, en effet, ne pas condamner ce qu'Origène dit de la purification des méchants dans l'enfer? Il prétend que les méchants, même ceux qui auront terminé leur existence au milieu des infamies, dans le crime, dans le sacrilège et l'impiété, qu'en dernier lieu le démon lui-même avec ses anges seront délivrés et purifiés après une infinité de siècles, et seront reçus dans le royaume et la lumière de Dieu enfin, qu'après bien des temps, tous ceux qui auront été délivrés, retomberont et retourneront dans les mêmes maux : que ces alternatives de bonheur et de misères ont toujours été et seront toujours la destinée de la créature raisonnable. Dans le livre de la Cité de Dieu, je me suis efforcé de détruire ce vain et impie système, adopté par les philosophes, et suivi par Origène1.
Cité de Dieu, liv. XXI. ↩
