10.
Si vous voulez être catholique, gardez-vous de croire, de dire et d'enseigner que a c'est par la chair que l'âme renaît et recouvre sa première habitude, comme c'est « par la chair qu'elle avait mérité d'être souillée1 ». Je ne relève pas ces autres paroles : «il est donc tout naturel que ce soit par la chair que l'âme recouvre sa première habitude qu'elle semblait avoir perdue peu a à peu par la chair, en sorte que ce soit par la chair qu'elle commence à renaître, comme c'est par elle qu'elle avait mérité d'être souillée». Je m'étonne que vous ayez pu vous contredire aussi formellement et dans des propositions qui se suivent. En effet, vous avez dit un peu plus haut qu'après avoir perdu son mérite antérieur par la chair l'âme recouvre aussi son état primitif par la chair à l'occasion du baptême; maintenant, parlant toujours de cette âme, vous soutenez qu'elle a mérité d'être souillée par la chair ; mériter le mal n'est-ce point s'en rendre digne par une faute antérieure? d'où il suit que cet état primitif de l'âme vous en faites successivement un état d'innocence et un état de péché. Mais sans insister sur une telle contradiction de votre part, il me suffit de déclarer que la doctrine catholique réprouve formellement la croyance à un état antérieur de l'âme, bon ou mauvais.
Liv. I, n. 6; liv. II, n. 11. ↩
