13.
Si vous voulez être catholique, gardez-vous de croire, de dire on d'enseigner que « ceux qui ont été prédestinés parle Seigneur au baptême, peuvent être soustraits à cette prédestination et mourir avant que le Tout-Puissant ait accompli en eux ses desseins1». En effet, j'ignore quelle puissance pourrait s'opposer à la puissance divine, et l'empêcher dans telles ou telles circonstances de réaliser ce qu'elle avait prévu. Inutile de sonder le gouffre d'impiété qu'une telle erreur porte dans ses flancs ; qu'il me suffise d'une courte observation, car je crois m'adresser à un homme prudent et tout disposé à se corriger. Voici vos propres paroles : «J'invoque l'exemple de ces enfants qui, prédestinés au baptême, sont arrachés à la vie présente avant d'avoir été régénérés en Jésus-Christ » . Voici donc des enfants réellement prédestinés au baptême et arrachés à la vie avant d'avoir pu le recevoir; et Dieu les aurait réellement prédestinés à un sacrement qu'il savait devoir leur être refusé, ou dont il ne savait pas qu'ils seraient privés? Ici point de milieu possible : ou bien cette prédestination devait être déçue, ou bien sa prescience devait être trompée ! Vous comprenez à quels développements je pourrais me livrer ici, si je ne tenais à rester fidèle à ma promesse et à ne vous adresser qu'une courte observation.
Liv. II, n. 13. ↩
