CHAPITRE XVI. L'INCONTINENCE DOIT CHERCHER UN REMÈDE DANS LE MARIAGE.
18. Le mariage aujourd'hui ne peut plus être ce qu'il était pour nos premiers parents avant le péché ; qu'il soit du moins ce qu'il a été pour les saints patriarches, c'est-à-dire un remède à cette honteuse concupiscence qui n'était point connue dans le paradis terrestre avant le péché, et à laquelle, depuis le péché, il n'est pas permis de s'abandonner. Elle existe nécessairement dans ce corps de mort, mais au lieu de s'en constituer l'esclave, on doit la faire servir à la création des enfants. Je vais plus loin encore ; et, rappelant comme je l'ai dit que nous ne sommes plus à l'époque où le mariage était exigé parla société, je suis autorisé à soutenir que le plus grand besoin (707) qui nous presse ce n'est pas de propager le genre humain, mais de régénérer les nombreux enfants qui naissent au sein de toutes les nations. Le bien par excellence c'est donc celui de la continence et que « celui qui peut le comprendre le comprenne ». Quant à celui qui ne peut pas le comprendre, « il ne pèche pas s'il se marie », et si telle femme « ne peut pas garder la continence, qu'elle se marie ». Toutefois, bienheureux l'homme qui n'a aucun contact avec la femme ». Mais « tous ne comprennent pas cette parole, il n'y a que ceux qui en ont reçu la grâce1 ». En dehors de ceux-là, pour éviter la fornication, que chaque homme vive avec sa femme et a chaque femme avec son mari2 ». C'est ainsi que le mariage se trouve être le remède honnête pour empêcher la faiblesse de la continence de tomber dans la ruine du péché. En parlant des veuves, l'Apôtre disait : « Je veux que les plus jeunes se marient » ; on peut dire également des veufs : « Je veux que les plus jeunes se marient, afin que les uns et les autres se donnent une postérité, deviennent pères et mères de famille, et ne donnent aucune occasion au méchant de les faire tomber dans le mal3 ».
