3.
Et d'abord, nous devons prouver que la foi qui nous rend chrétiens est elle-même un don de Dieu ; puissions-nous le faire d'une manière plus victorieuse encore que nous ne l'avons fait dans de si grands et si nombreux volumes. Avant tout je dois réfuter ceux qui prétendent que les oracles divins cités par nous à l'appui de notre thèse, ne prouvent qu'une chose, c'est que la foi à laquelle nous parvenons par nos propres forces, ne doit attendre son accroissement que de la grâce de Dieu. En d'autres termes, ils soutiennent que ce n'est glas Dieu qui nous donne la foi, mais que c'est lui qui l'augmente en nous, en vue du mérite que nous avons acquis en adhérant de nous-mêmes aux vérités de la foi.
Une telle doctrine ne se confond-elle pas avec celle que Pélage s'est vu contraint de condamner, comme les Actes en font foi, dans le jugement épiscopal de Palestine? Il dit anathème à cette proposition : « La grâce de Dieu nous est donnée selon nos mérites » ; or, c'est l'affirmer de nouveau que de soutenir que le commencement de la foi n'est point une grâce de Dieu, et que cette grâce n'intervient en nous que pour augmenter cette foi et l'élever à toute sa plénitude, et à toute sa perfection. D'où il suivrait que les premiers, et avant toute grâce surnaturelle, nous offrons à Dieu le commencement de notre foi, afin que Dieu lui donne son couronne. ment et nous accorde à nous-mêmes toutes les autres grâces que nous lui demandons avec foi.
