15.
C'est pour cela que Dieu a voulu aussi qu'on lui demandât de n'être pas induit en tentation: car, dès lors que nous n'y sommes pas induits, nous ne nous éloignons de lui en aucune manière. Ce bienfait pouvait nous être accordé, même sans aucune prière de notre part ; mais il a voulu que notre prière nous rappelât de qui nous le recevons. De quel autre, en effet, le recevons-nous, sinon de celui qui nous a fait un précepte de le lui demander ? L'Eglise n'a nullement besoin d'attendre que ce sujet ait été traité dans des discussions laborieuses : il lui suffit d'être attentive aux prières qu'elle récite chaque jour. Elle prie pour que les incrédules deviennent des croyants : c'est donc Dieu qui convertit à la foi. Elle prie pour que ceux qui ont. la foi persévèrent : c'est donc Dieu qui donne la persévérance finale. Dieu savait dans sa prescience qu'il ferait tout cela : voilà précisément cette prédestination des saints, «qu'il a élus en Jésus-Christ avant la formation du monde, afin qu'ils fussent saints et sans tache en sa présence dans la charité; les prédestinant à l'adoption de ses enfants par Jésus-Christ, selon le dessein de sa volonté, pour rendre plus éclatante la gloire de sa grâce qu'il leur a accordée par son Fils bien-aimé; par ce Fils dont le sang les a rachetés et leur a procuré la rémission de leurs péchés, suivant les richesses de la grâce divine, qui a été abondamment répandue sur eux, en toute sagesse et toute prudence; pour leur dévoiler le mystère de sa volonté, mystère dicté par cette bienveillance qui lui avait spontanément inspiré le dessein, lorsque les temps seraient accomplis et le moment opportun arrivé, de restaurer tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre, dans le Christ, dans celui par qui nous avons aussi obtenu l'héritage, après avoir été prédestinés suivant les desseins de celui qui fait toutes choses1 ». Quel est l'homme attentif et désireux de ne pas s'égarer dans sa foi, qui admettrait jamais une parole humaine contraire à ce langage si précis et si solennel de la vérité ?
Eph. I, 4-11. ↩
