47.
Pour éloigner de nous l'accusation d'avoir trop embrassé, je me résume plus nettement. Je dis donc que nul ne doit aspirer à résoudre ces problèmes s'il ne connaît l'argumentation et la puissance des nombres. Estime-t-on que ce soit trop? Que l'on sache au moins les nombres ou la dialectique. Est-ce trop encore? Qu'on sache au moins parfaitement la nature et la valeur de l'unité numérique, non point en la considérant dans la loi suprême et l'ordre souverain qui régit l'univers, mais dans tout ce que nous faisons et éprouvons chaque jour. En effet, la philosophie a besoin de cette connaissance, et elle n'y puise en résumé que l'unité, mais l'unité absolue et divine. Elle a deux questions à résoudre : l'une concerne l'âme, l'autre concerne Dieu. La première nous aide à nous connaître nous-mêmes; la seconde, à connaître notre origine. L'une est plus agréable, l'autre est plus précieuse; l'une nous rend dignes de la vie bienheureuse, l'autre nous rend heureux; la première est pour ceux qui s'instruisent, la seconde .pour ceux qui sont instruits. Tel est l'ordre suivant lequel on doit étudier la sagesse, pour parvenir à pouvoir comprendre l'ordre universel, c'est-à-dire à connaître les deux mondes et le Père même de l'univers, que l'âme ne connaît qu'en sachant comment elle ne le connaît pas.
