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De la continence
18.
Ainsi, nous mettons notre confiance uniquement dans le Dieu vivant et véritable. Il est le bien suprême et immuable, il ne peut être l'auteur ni souffrir d'aucun mal. C'est de lui que découle tout bien créé; ce bien, hélas! peut changer, mais celui qui constitue la nature divine est immuable. Maintenant, entendons l'Apôtre nous dire : « Marchez selon les lumières de l'esprit et n'écoutez point la concupiscence de la chair; car la chair convoite contre l'esprit et l'esprit contre la chair, ils sont opposés l'un à l'autre, de sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez1 » . Or, en lisant ces paroles, loin de nous la pensée de conclure follement avec les Manichéens qu'il s'agit ici de deux natures distinctes, opposées l'une à l'autre par des principes contraires, l'une bonne et l'autre mauvaise. J'affirme au contraire que chacune d'elles est bonne; l'esprit est bon, la chair aussi. De son côté, l'homme formé de ces deux natures peut-il ne pas être bon, quand surtout l'une des deux doit rester maîtresse et l'autre obéir? Le bien qu'il possède est, il est vrai, susceptible de changement; mais dès lors qu'il existe, il ne peut venir que du bien immuable, duquel découle tout bien créé , à quelque degré qu'on le suppose. Est-il petit? il a dû alors découler d'un plus grand; et si grand qu'il puisse être, il ne pourra encore supporter la comparaison avec l'infinie grandeur de Celui qui l'a créé. Mais, au sein de cette nature de l'homme, nature bonne et qui est sortie telle des mains du Créateur, la lutte s'est élevée, car nous sommes encore dans le lieu du combat. Guérissez les langueurs et vous aurez la paix. Cette langueur, c'est le fruit de la faute; par elle-même la nature ne la connaissait pas. Cette faute, Dieu l'a effacée pour les fidèles, par sa grâce, dans le bain de la régénération; mais il n'a pas guéri la langueur; aussi le combat dure-t-il toujours entre elle et la nature. Dans ce combat la guérison sera la victoire parfaite; guérison non plus temporaire, mais éternelle; non plus partielle, mais absolue.
C'est dans cette espérance que le juste s'adressant à son âme lui dit en toute sincérité : « O mon âme, bénis le Seigneur et n'oublie point ses bienfaits, car il se montre propice à tes iniquités, il guérit toutes tes langueurs2». Il se montre propice à nos iniquités, en pardonnant nos péchés ; il guérit nos langueurs, en réprimant nos désirs coupables. Il est propice à nos iniquités, en nous faisant indulgence; en nous accordant la continence, il guérit nos langueurs. L'une de ces faveurs s'accorde dans la profession du baptême, l'autre dans l'ardeur du combat; c'est alors qu'appuyés sur le puissant secours de Dieu, nous triomphons de nos infirmités. L'une se réalise quand Dieu daigne exaucer cette prière : « Pardonnez-nous nos offenses» ; l'autre, quand il écoute ce cri de notre coeur « Ne nous laissez point succomber à la tentation3 ». En effet, dit l'apôtre saint Jacques, « chacun de nous est tenté par sa propre concupiscence, attiré et entraîné4 ». Contre ce vice nous demandons le secours et le remède à Celui qui. peut seul guérir toutes ces langueurs, non pas en nous dépouillant d'une nature étrangère, mais en réparant la nôtre propre. Aussi l'Apôtre ne se contente pas de dire : «Chacun est tenté parla concupiscence », il ajoute : « par sa propre concupiscence ». Or, en lisant ces paroles, comment ne pas s'écrier : « J'ai dit : Seigneur, ayez pitié de moi, guérissez mon âme parce que j'ai péché contre vous5 ? » Cette âme, en effet, n'aurait pas eu besoin de guérison si elle ne se fût pas elle-même souillée par le péché. Et elle s'est souillée en se laissant dominer par le péché, c'est-à-dire en accédant à la convoitise soulevée contre elle par l'infirmité de la chair.
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On Continence
18.
All we therefore, who believe in the Living and True God, Whose Nature, being in the highest sense good and incapable of change, neither doth any evil, nor suffers any evil, from Whom is every good, even that which admits of decrease, and Who admits not at all of decrease in His own Good, Which is Himself, when we hear the Apostle saying, "Walk in the Spirit, and perform ye not the lusts of the flesh. For the flesh lusteth against the Spirit, and the Spirit against the flesh: For these are opposed one to another, that ye do not what ye would." 1 Far be it from us to believe, what the madness of the Manichees believes, that there are here shown two natures or principles contrary one to another at strife, the one nature of good, the other of evil. Altogether these two are both good; both the Spirit is a good, and the flesh a good: and man, who is composed of both, one ruling, the other obeying, is assuredly a good, but a good capable of change, which yet could not be made save by a Good incapable of change, by Whom was created every good, whether small or great; but how small soever, yet made by What is Great; and how great soever, yet no way to be compared with the greatness of the Maker. But in this nature of man, that is good, and well formed and ordered by One That is Good, there is now war, since there is not yet health. Let the sickness be healed, there is peace. But that sickness fault hath deserved, not nature hath had. And this fault indeed through the laver of regeneration the grace of God hath already remitted unto the faithful; but under the hands of the same Physician nature as yet striveth with its sickness. But in such a conflict victory will be entire soundness; and that, soundness not for a time, but for ever: wherein not only this sickness is to come to an end, but also none to arise after it. Wherefore the just man addresseth his soul and saith, "Bless the Lord, O my soul, and forget not all His returns: Who becometh propitious to all thy iniquities, Who healeth all thy sicknesses." 2 He becometh propitious to our iniquities, when He pardons sins: He heals sicknesses when He restrains evil desires. He becometh propitious unto iniquities by the grant of forgiveness: He heals sicknesses, by the grant of continence. The one was done in Baptism to persons confessing; the other is done in the strife to persons contending; wherein through His help we are to overcome our disease. Even now the one is done, when we are heard, saying, "Forgive us our debts;" 3 but the other, when we are heard, saying, "Lead us not into temptation. For every one is tempted," saith the Apostle James, "being drawn away and enticed by his own lust." 4 And against this fault there is sought the help of medicine from Him, Who can heal all such sicknesses, not by the removal of a nature that is alien from us, but in the renewal of our own nature. Whence also the above-mentioned Apostle saith not, "Every one is tempted" by lust, but added, "by his own:" that he who hears this may understand, how he ought to cry, "I said, Lord, have mercy upon me, heal my soul, for I have sinned against Thee." 5 For it would not have needed healing, had it not corrupted 6 itself by sinning, so that its own flesh should lust against it, that is, itself should be opposed to itself, on that side, wherein in the flesh it was made sick.