16. Nous devons reprendre nos frères par amour et non par haine.
Mais dans la crainte que cette douceur ne portât quelques chrétiens à mépriser ces préceptes, l'Apôtre y ajoute une sanction sévère : « Si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons dans cette lettre, faites-le connaître et n'ayez aucun commerce avec lui, afin qu'il soit rempli de confusion. » (Ibid., 14.) Après leur avoir dit ce qu'ils doivent faire, par respect pour lui et dans l'intérêt de tous, et comment ils doivent observer les préceptes qu'il leur donne , il revient aussitôt à la tendresse d'un bon père, et il enseigne à ses enfants avec quelle charité fraternelle ils doivent traiter les coupables : « Ne les regardez pas cependant comme des ennemis, mais reprenez-les comme des frères. » Il mêle ainsi la bonté du père à la sévérité du juge, et il tempère par son indulgence la rigueur de son zèle d'apôtre. S'il ordonne de faire connaître celui qui méprise ses préceptes, et s'il veut qu'on se sépare de lui, il recommande cependant qu'on n'agisse pas avec un esprit de haine, mais par charité et avec le désir de convertir son frère : « N'ayez pas de commerce avec lui, dit-il , afin qu'il soit rempli de confusion. » Puisqu'il n'a pas obéi à des avis pleins de douceur, la honte de cette séparation publique le ramènera peut-être dans le chemin de la justice et du salut.
