19. Explication de cette parole : « Il vaut mieux donner que recevoir. »
Il insiste en disant que c'est l'ordre formel de Notre-Seigneur : « Car le Seigneur Jésus a dit qu'il était plus heureux de donner que de recevoir.» (Act., XX, 35.) Oui, la libéralité de celui qui donne vaut mieux que la pauvreté de celui qui reçoit, lorsque cette libéralité est faite, non pas avec l'argent mis en réserve par méfiance ou par avarice, mais avec l'argent gagné par un travail pénible et méritoire. Il est plus heureux de donner que de recevoir, parce que celui qui donne ainsi est aussi pauvre que celui qui reçoit; et cependant, non-seulement il suffit à ses besoins, mais il pourvoit pieusement aux nécessités des autres. Il a un double mérite. En renonçant à tous ses biens, il s'est revêtu de la nudité parfaite du Christ; et, en faisant l'aumône par son travail, il égale, dans la pauvreté, la munificence des riches ; il honore Dieu par son travail et lui offre les fruits de la justice, tandis que celui qui s'abandonne à la paresse est indigne du pain qu'il mange, au dire de saint Paul, d'après cette déclaration de l'Apôtre : « Celui qui ne fait rien ne peut prendre la nourriture sans pécher. »
