JOSEPH
frère de Mathias et prêtre de Jérusalem, fut fait prisonnier par Vespasien qui, en partant de Judée, le laissa avec son fils Titus. Il vint à Rome et y écrivit ses sept livres De la captivité des Juifs, qu'il dédia à l'empereur et qui furent placés dans les bibliothèques publiques. L'éclat de son génie lui fit élever une statue à Rome. Il composa ensuite ses vingt livres des Antiquités judaïques, qui s'étendent depuis le commencement du monde jusqu'à la quatorzième année du règne de Domitien ; il fit paraître en outre ses deux dissertations contre Appion, grammairien d'Alexandrie. Ce dernier avait été envoyé en ambassade par ses concitoyens près de Caligula, et avait publié, en réponse à Philon, un livre injurieux pour la nation juive. Joseph a encore laissé un ouvrage admirablement écrit, intitulé L'empire de la raison : le martyre des Macchabées y est raconté.
Dans le dix-huitième livre de ses Antiquités Joseph avoue, de la manière le plus manifeste, que les pharisiens firent mourir le Christ à cause de l'éclat de ses miracles; il déclare en outre que Jean-Baptiste fut un véritable prophète, et que le meurtre de Jacques l'apôtre attira la ruine de Jérusalem. Voici comment il s'exprime sur le Sauveur: « Dans ce temps-là vivait Jésus, homme plein de sagesse, si toutefois on doit le considérer simplement comme un homme, tant ses actions étaient admirables. Il enseignait ceux qui prenaient plaisir à être instruits de la vérité, et il avait pour sectateurs des Juifs et des gentils; il croyait être le Christ. Des principaux de notre nation l'ayant pris en haine, Pilate le fit crucifier, et ceux qui l'avaient aimé pendant sa vie ne l'abandonnèrent pas après sa mort. II leur apparut vivant au bout de trois jours. Il fit plusieurs autres miracles et accomplit les prédictions des prophètes. C'est de lui que la secte des chrétiens, qui subsiste encore aujourd'hui, a tiré son nom.»
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