IRÉNÉE
prêtre sous Photin, évêque de Lyon dans les Gaules, fut envoyé par les martyrs de cette ville à Rome, pour obtenir une solution sur diverses questions qui s'étaient élevées dans l'Eglise. Il présenta à l'évêque Eleuthère des lettres pleines de témoignages honorables. Photin ayant reçu la palme du martyre à l’âge de quatre-vingt-dix ans, Irénée fut élevé à l'épiscopat pour le remplacer. Il est reconnu qu'il eut aussi pour maître Polycarpe, prêtre et martyr, dont nous avons parlé plus haut. Nous avons d'Irénée cinq livres contre les hérésies, un opuscule contre le paganisme, un traité sur la discipline, une épître au frère Martianus sur sa prédication apostolique, un volume de mélanges, une seconde épître à Blastus sur le schisme, et une troisième à Florinus sur le pouvoir absolu, dans laquelle il prouve que Dieu n'est pas l'auteur du mal, et enfin un excellent commentaire sur l’octave. A la fin de cet ouvrage, il déclare qu'il est né à une époque rapprochée du temps des apôtres, et il ajoute ces mots : « O vous qui transcrivez ce livre, je vous conjure, au nom de Jésus-Christ qui viendra juger les vivants et les morts, de collationner votre copie et de la corriger avec soin pour la rendre conforme à l'original! Je vous prie aussi de copier cette prière elle-même telle qu'elle est ici. » On lui attribue aussi plusieurs lettres à Victor, évêque de Rame, touchant là fête de Pâques. Il lui recommande de ne pas rompre légèrement l'union qui existait entre les évêques. Victor pensait qu'il fallait excommunier plusieurs évêques d'Asie, pour avoir célébré la fête de Pâques avec les Juifs pendant la quatorzième lune. Les évêques qui ne s'accordaient point avec ceux-ci sur ce point de discipline désapprouvèrent l'opinion de Victor. Irénée florissait sous le règne de Commode, successeur de Marc-Aurèle.
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