V. 18
« Parce qu'une grande sagesse est accompagnée d'une grande indignation et d'un grand chagrin , et que plus on acquiert de science, plus on a de peine et de travail. » A mesure qu'un homme acquiert des connaissances et qu'il est éclairé des lumières de la sagesse, il se voit si environné de vices et si éloigné des vertus auxquelles il aspire qu'il ne peut s'empêcher d'en concevoir de l'indignation et du chagrin. Il a une extrême peine de se voir si sujet à tant de défauts et à tant de péchés, parce qu'il sait que les grands seront terriblement tourmentés, et qu'on exigera plus de bonnes actions de celui à qui on a donné plus de belles lumières. C'est ce qui l'afflige d'une tristesse selon Dieu, et qui lui cause une douleur amère à la vue de ses péchés. Un homme sage s'afflige encore de voir que la sagesse demeure si cachée et si inaccessible, et de ce qu'elle ne se présente pas à nous aussi facilement que la lumière corporelle se présente à nos yeux ; trais qu'il faut en rechercher la possession par des soins qui sont de véritables tourments et par les travaux les plus insupportables : Per tormenta quaedam et intolerabilem laborem, jugi meditatione et studio provenire.
