CHAPITRE X. OBSCURITÉ DE L'ÉCRITURE DANS LES SIGNES QU'ELLE EMPLOIE.
15. L'intelligence de quelques passages de l'Écriture peut échapper pour deux raisons le sens inconnu, ou la signification équivoque des signes sous lesquels est enveloppée la pensée de l'auteur sacré. Or, les signes sont propres ou figurés. Les signes propres sont ceux qu'on emploie pour désigner les objets pour lesquels ils ont été directement institués. C'est ainsi que par le mot boeuf, nous entendons cet animal auquel donnent ce nom tous ceux qui parlent avec nous la même langue. Les signes sont figurés, quand les choses désignées par les termes qui leur sont propres, servent à déterminer elles-mêmes quelque objet différent. Ainsi le mot boeuf nous rappelle, à la vérité, l'animal ordinairement appelé de ce nom; mais, sous l'emblème de cet animal, nous entendons aussi quelquefois le prédicateur de l'Evangile dont l'Écriture a voulu parler, selon l'interprétation de l'Apôtre, quand elle a dit : « Tu ne tiendras point la bouche liée au boeuf qui foule le grain 1. »
I Cor. IX, 19. ↩
