CHAPITRE XII.
DU PROGRÈS DE LA CITÉ DE DIEU, A PARTIR D‘ABRAHAM.
Voyons maintenant le progrès de la Cité de Dieu, depuis le temps d’Abraham, où elle a commencé à paraître avec plus d’éclat et où les promesses que nous voyons aujourd’hui accomplies en Jésus-Christ sont plus claires et plus précises. Abraham, au rapport de l’Ecriture1, naquit dans la Chaldée, qui dépendait de l’empire des Assyriens. Or, la superstition et l’impiété régnaient déjà parmi ces peuples, comme parmi les autres nations. La seule maison de Tharé, père d’Abraham, conservait le culte du vrai Dieu et vraisemblablement aussi la langue hébraïque, quoique Jésus-Na’vé5 témoigne qu’Abraham même était d’abord idolâtre. De même que la seule maison de Noé demeura pendant le déluge pour réparer le genre humain, ainsi, dans ce déluge de superstitions qui inondaient l’univers, la seule maison de Tharé fut comme l’asile de la Cité de Dieu; et comme, après le dénombrement des généalogies jusqu’à Noé, l’Ecriture dit: « Voici la généalogie de Noé2 », de même, après le dénombrement des générations de Sem, fils de Noé, jusqu’à Abraham, elle dit: « Voici la généalogie de Tharé. Tharé engendra Abram, Nachor et Aran. Aran engendra Lot, et mourut du vivant de son père Tharé, au lieu de sa naissance, au pays des Chaldéens, Abram et Nachor se marièrent. La femme d’Abram s’appelait Sarra, et celle de Nachor, Melca, fille d’Aran3 ». Celui-ci eut aussi une autre fille nommée Jesca, que l’on croit être la même que Sarra, femme d’Abraham.
