CHAPITRE XIII. DEUX SUBSTANCES CONTRAIRES. RÈGNE DE LA LUMIÈRE.
16. «Dès le commencement, dit-il, il y eut deux substances essentiellement différentes l'une de l'autre. Dieu le Père gouvernait l'empire de la lumière; le Père, éternel dans sa sainte génération, magnifique dans sa puissance, vrai dans sa nature, glorieux dans sa propre éternité, possédant en lui-même la sagesse et les sens vitaux au moyen desquels il embrasse les douze membres de sa lumière, c'est-à-dire les richesses surabondantes de son royaume. Dans chacun de ses membres sont renfermés des trésors innombrables et immenses. De cette même personne, le Père, objet premier de sa propre louange, incompréhensible dans sa grandeur, découlent les siècles de bonheur et de gloire, que l'on ne saurait apprécier ni par le nombre ni par la prolixité; c'est dans ces siècles qu'habite le Père, sainteté par essence, et n'admettant dans son royaume ni l'indigent ni l'infirme. Ce royaume, du reste, est, dans sa splendeur, si élevé au-dessus des clartés et du bonheur de cette terre, qu'aucune puissance humaine ne peut ni l'attaquer ni l'ébranler ».
17. Comment me prouvera-t-il toutes ces affirmations, ou à quelle source les a-t-il puisées? Ne croyez pas m'en imposer en invoquant le nom du Paraclet. Ne savez-vous pas qu'avant tout, malgré la timidité que vous m'avez inspirée, si je me suis fait votre disciple, ce n'est pas pour croire des choses inconnues, mais pour en acquérir une connaissance certaine? Ne sait-on pas du reste que la plus chère de vos habitudes c'est d'insulter à ceux qui croient témérairement, surtout quand l'orateur en sortant de promettre une connaissance pleine et inébranlable se met aussitôt à ne raconter que des choses incertaines et douteuses ?
