2.
Telles sont, par exemple, ces propositions qu'on trouve dès le commencement du premier livre: que Jésus-Christ, Fils de Dieu, n'a point été engendré, mais créé; que Dieu le Père étant invisible de sa nature, ne peut être vu même par le Fils; que le Fils qui est l'image d'un Père invisible, n'est point vérité si ou le compare au Père; et que pour les hommes qui ne sont pas capables de comprendre la vérité d'un Dieu tout-puissant, il n'est que l'image de la vérité, en sorte que la majesté et la grandeur du Père sont en quelque manière bornées dans le Fils; que le Père est une lumière incompréhensible, et que le Fils en comparaison du Père n'est qu'une petite lueur, qui néanmoins nous parait une grande lumière à cause de notre faiblesse. L'auteur fait ici une comparaison de deus statues, dont l'une, qui est fort grande, remplit tout le monde et devient en quelque façon invisible par son extrême grandeur ; et l'autre, qui est fort petite, tombe sous le sens ; il compare le Père à celle-là, et le Fils à celle-ci.
Il dit que le l'ère est bon et d'une bonté complète et absolue, que le Fils n'est point lion, qu'il n'est que l'ombre et l'image de la bonté; de manière qu'on ne dit pas absolument qu'il est bon, mais en parlant de sa bonté, on y ajoute quelque chose; on dit, par exemple, qu'il est le bon pasteur; et ainsi du reste.
Il ajoute que le Saint-Esprit est inférieur au Père et au Fils en gloire et en dignité , et il le met au troisième rang. Il avoue d'abord qu'il ire sait pas si le Saint-Esprit a été rait ou non ; mais dans la suite il fait assez connaître duel est son sentiment, lorsqu'il dit que tout a été l'ait, excepte Dieu le Père; que le Fils est inférieur au Père et ne tient que le second rang après lui ; et que le Saint-Esprit qui est inférieur au Fils, demeure dans toutes les âmes saintes. D'où il conclut que le Père est plus fort que le Fils et le Saint-Esprit, le Fils plus fort que le Saint-Esprit, et qu'enfin le Saint-Esprit a plus de force et de vertu que tout ce qu'on appelle Saint.
