7.
Après s'être étendu fort au long sur la nature et. la condition des âmes, voici ce qu'il ajoute : « L'esprit en s'abandonnant au péché est devenu âme, et l'âme en s'appliquant à la vertu redeviendra esprit ; comme il paraît par l'âme d'Esaü qui, en punition de ses péchés, a été condamnée à vivre dans une condition moins heureuse que celle dans laquelle elle avait été créée. Quant aux corps célestes, il faut savoir que l'âme du soleil (qu'on l'appelle comme on voudra) n'a pas commencé d'exister lorsque le monde a été lait, mais qu'elle existait déjà avant d'entrer dans ce corps ardent et lumineux. On doit dire la mime chose de la lune et des étoiles, qui, pour des causes antérieures à l'état où elles sont aujourd'hui, ont été assujetties malgré elles à la vanité, afin de mériter un jour la récompense qui leur est destinée; elles sont forcées d'agir, non suivant leur volonté, mais d'après celle du Créateur qui leur a assigné à chacune une place.
Quant au feu et aux supplices de l'enfer dont l'Écriture sainte menace les pécheurs, ils ne consistent pas dans des tourments sensibles et des châtiments extérieurs, mais dans les remords de la conscience et dans un triste et affligeant souvenir que Dieu par sa puissance nous remettra devant les yeux. Car il reste dans nos âmes je ne sais quelle semence qui reproduit tous les péchés que nous avons commis ; Dieu mime expose à nos yeux comme un tableau de toutes les impiétés et de toutes les infamies auxquelles nous nous sommes autrefois abandonnés, et l'âme, envisageant cette affreuse peinture de ses désordres passés, est brûlée par les ardeurs et déchirée par les cuisants remords de sa propre conscience. »
Il ajoute ensuite : « A moins qu'on ne veuille donner le none d'obscurité et de ténèbres à ce corps épais et terrestre dont nous sommes revêtus, et dans lequel nous reprendrons une nouvelle vie lorsque ce monde sera fini et qu'il nous faudra passer dans un autre monde. »
N'est-ce pas là soutenir ouvertement la métempsycose de Pythagore et de Platon?
