1.
Mais, dira-t-on, c'est une chose petite et aisée à circonscrire que la nature humaine: or la divinité est infinie ; comment l'infini aurait-il pu être circonscrit dans l'atome? Mais qui nous dit que l'infini de la divinité ait été circonscrit dans les limites de la chair, comme en un récipient? Car il n'en est même pas ainsi dans notre propre vie : la nature pensante ne s'y enferme pas dans les bornes de la chair. [2] Mais si le volume du corps est circonscrit par ses propres parties, l'âme, grâce aux mouvements de la pensée, s'étend à son gré à toute la création, elle s'élève jusqu'aux cieux, et se pose sur les abîmes de la mer, parcourt l'étendue de la terre, pénètre dans son activité jusqu'aux régions souterraines, souvent même embrasse par la pensée les merveilles des cieux, sans être alourdie par le corps qu'elle traîne à sa suite.
