1.
Mais les adversaires tournent en ridicule notre nature; ils reviennent sans cesse sur le caractère de la naissance, et s'imaginent par là ridiculiser la religion, comme s'il était indigne de Dieu d'entrer par un lel moyen en contact avec la vie humaine. Sur ce sujet, on a déjà dit précédemment qu'il n'y a d'avilissant par sa propre nature que le mal et tout ce qui a une affinité avec le vice. L'ordre de la nature, réglé par un acte de la volonté de Dieu, et par une loi divine, échappe à l'accusation du mal; sans quoi l'accusation portée contre la nature atteindrait le Créateur, si quelqu'une des choses qui s'y rattachent était accusée d'être avilissante et indigne.
[2] Si donc la divinité ne s'est séparée que du vice, et si la nature n'a pas le caractère du vice; si, d'autre part, c'est dans l'homme et non dans le vice que Dieu a pris naissance, et s'il n'y a pour l'homme qu'une façon d'entrer dans la vie, celle qui introduit dans l'existence la créature engendrée, quelle autre manière d'entrer dans la vie décrètent-ils pour Dieu ? Ils trouvent raisonnable que la nature affaiblie par le mal du vice ait été visitée par la puissance divine, mais la forme de cette visite les mécontente; ils ignorent que la structure du corps a dans toutes ses parties la même importance, et que rien de ce qui y contribue à l'organisation de la vie n'est accusé d'être méprisable ou défectueux.
