53.
Prenant alors la parole : Quelquefois, dit Alype, la mémoire des savants et des grands hommes nous a paru d'une incroyable étendue : mais tes réflexions de chaque jour et l'admiration que maintenant tu excites en nous, ne nous permettent plus de le révoquer en doute; nous pourrions même au besoin jurer qu'elle est prodigieuse. Ne viens-tu pas en effet de nous mettre en quelque sorte sous les yeux, cette doctrine vénérable et presque divine, que l'on a eu raison d'attribuer à Pythagore et qui est sûrement de lui1 ? Tu nous as montré en peu de mots quelles règles doivent diriger notre vie, quels chemins nous doivent conduire à la science, ou plutôt quelles sont les plaines et les vastes mers où elle prend ses ébats; tu nous as même fait connaître, ce qui a inspiré pour ce philosophe un si profond respect, où est et quel est le sanctuaire de la vérité, ce qu'il faut être pour chercher à y pénétrer. Si complet que soit aujourd'hui ton enseignement , nous soupçonnons , nous croyons même que tu connais encore des secrets plue intimes; mais nous manquerions de réserve, en croyant devoir te demander davantage.
Rétr. liv. I, ch. III, n. 3. ↩
