4.
Qu'il te plaise donc de nous définir ce que c'est qu'être en Dieu, et ce que c'est que n'être pas en dehors de Dieu. Car si nous ne sommes en désaccord que sur les mots, laissons-là les mots, et fais nous voir l'objet de ta pensée. — Je n'aime pas de définir, répliqua-t-il. —Mais alors que ferons-nous? — C'est toi, reprit-il, qui définiras; je t'en prie, car il m'est plus facile de voir ce qui me déplaît dans la définition d'autrui, que d'expliquer ma pensée, par une bonne définition. — Je me rends à tes voeux, lui dis-je.
Considères-tu comme. étant en Dieu ce que Dieu régit et conduit? — Telle n'était pas ma pensée, répondit-il, quand je disais que les choses sans mouvement sont en Dieu. — Vois donc, répliquai-je, si cette définition te plaira Tout ce qui comprend Dieu est en Dieu. — Je l'accepte, répondit-il — Mais le sage ne te paraît-il point comprendre Dieu? — Il le comprend, dit-il. — Donc si des sages sont en mouvement, non-seulement dans une maison, ou dans une ville, mais dans des pays immenses, voyageant par terre et par mer, comment sera-t-il vrai que tout ce qui est en Dieu est immobile?-Tu me portes à rire, dit-il, ai-je avancé que l'action même du sage soit en Dieu? Ce qu'il connaît, voilà ce qui est en Dieu. — Alors, lui répliquai-je, le sage ne tonnait ni son livre, ni son manteau, ni sa tunique, ni ses meubles, s'il en a, ni les autres choses de ce genre, que connaissent très-bien les sots ? — J'avoue, dit-il, que cette connaissance du manteau, de la tunique, n'est pas en Dieu.
