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De la trinité
CHAPITRE VII.
COMMENT L’HOMME EST L’IMAGE DE DIEU. LA FEMME N’EST-ELLE PAS AUSSI L’IMAGE DE DIEU?
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Ainsi donc, quand on dit que l’homme a été créé à l’image de la souveraine Trinité, c’est-à-dire à l’image de Dieu, il ne faut pas rechercher cette image dans trois êtres humains; surtout en présence de ce passage de l’Apôtre où il dit que l’homme est l’image de Dieu, et lui défend pour cela de voiler sa tête, tandis qu’il veut que la femme voile la sienne. Voici ses paroles: « Pour l’homme, il ne doit pas voiler sa tête parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu. Mais la femme est la gloire de l’homme ». Que dire à cela? Si la femme est nécessaire en personne pour compléter l’image de la Trinité, pourquoi après qu’elle est tirée du flanc de l’homme, l’homme est-il encore appelé l’image de la Trinité? Ou si une des trois personnes humaines peut être individuellement appelée image de Dieu, comme dans la souveraine Trinité elle-même chaque personne est Dieu, pourquoi la femme n’est-elle pas aussi l’image de Dieu? Et cependant on lui ordonne de voiler sa tête précisément parce que cela est défendu à l’homme en qualité d’image de Dieu (I Cor., XI, 7, 5 ).
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Mais il faut examiner comment l’Apôtre, en disant que c’est l’homme et non la femme qui est l’image de Dieu, n’est pas en contradiction avec ce texte de la Genèse : « Dieu fit l’homme, il le fit à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle et les bénit ». Ici c’est la nature humaine qui est dite créée à l’image de Dieu; les deux sexes la forment, et en parlant d’image de Dieu, le texte ajoute : « Il le créa mâle et femelle», ou en distinguant plus spécialement: « Il les créa mâle et femelle ». (498) Comment donc l’Apôtre nous dit-il que l’homme est l’image de Dieu et doit, pour cela, ne point voiler sa tête, et que la femme ne l’est pas et doit, pour cela, voiler la sienne? Peut-être, comme je le pense et comme je l’ai déjà dit en parlant de la nature de l’âme humaine, la femme avec son mari est-elle l’image de Dieu en ce sens que la substance humaine tout entière ,n’est qu’une seule image de Dieu, mais que quand la femme est considérée comme aide — qualification qui n’appartient qu’à elle — elle cesse d’être image de Dieu; tandis que le mari, nième pris isolément est l’image de Dieu, aussi pleine, aussi entière, que quand la femme ne fait qu’un avec lui,
C’est l’explication que nous avons donnée sur la nature de l’âme humaine. Nous avons dit que quand elle est tout entière appliquée à la contemplation de la vérité, elle est l’image de Dieu; mais que, lorsqu’une partie d’elle-même est comme déléguée et détachée par la volonté pour agir dans le monde matériel, elle n’en reste pas moins l’image de Dieu dans la partie qui se porte vers la vérité entrevue, tandis qu’elle cesse de l’être dans la partie chargée de traiter des choses inférieures. Et comme à mesure qu’elle s’étend vers les choses éternelles, elle reproduit plus fidèlement l’image de Dieu, et que de ce côté, on ne doit ni la contenir, ni modérer son élan, voilà pourquoi l’homme ne doit point voiler sa tête. Mais comme dans l’action raisonnable qui s’exerce sur les choses matérielles et temporelles, il y a un très-grand danger de descendre trop bas, l’homme doit avoir l’empire sur sa tête, et c’est ce qu’indique l’ordre de la voiler afin de la contenir et de la sauvegarder. Interprétation pieuse et sacrée qui est agréable aux saints anges. Car Dieu ne voit pas selon la mesure du temps; il n’y a rien de nouveau pour ses yeux et pour sa science, dans les événements temporels et passagers , comme cela arrive pour les sens, charnels chez les hommes et les animaux, célestes chez les anges.
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La preuve que l’apôtre Paul veut figurer un mystère plus profond dans la distinction du sexe masculin et féminin, c’est que, tandis qu’il dit ailleurs que la femme qui est vraiment veuve est délaissée, sans enfants ni petits enfants, et qu’elle doit cependant espérer au Seigneur et persister jour et nuit dans les prières (I Tim., V, 5 ); ici il indique que la femme séduite et tombée dans la prévarication sera cependant sauvée par la génération des enfants, et ajoute : « S’ils demeurent dans la foi, la charité et la sainteté jointe à la tempérance (I Tim., II, 15 ) » : comme s’il pouvait être nuisible à une veuve fidèle ou de ne pas avoir eu d’enfants, ou de ce que ceux qu’elle a eus n’ont pas voulu persévérer dans les bonnes oeuvres. Mais comme les oeuvres qu’on appelle bonnes, sont pour ainsi dire les enfants de notre vie, dans le sens où l’on demande quelle vie chacun mène, c’est-à-dire comment il fait ces oeuvres temporelles, — ce que les Grecs appellent Bios et non plus Zoé — que ces bonnes oeuvres sont principalement les oeuvres de miséricorde, lesquelles sont sans profit pour les païens, pour les Juifs, qui ne croient pas au Christ, pour tous les hérétiques et les schismatiques, chez qui l’on ne trouve ni la foi, ni la charité, ni la sainteté jointe à la tempérance : cela étant, dis-je, on voit clairement la pensée de l’Apôtre; c’est dans un sens figuré et mystique qu’il parle de voiler la tête de la femme, et ses paroles n’auraient plus de signification si elles ne se rapportaient à quelque mystère.
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En effet, comme le déclarent, non-seulement l’infaillible raison, mais encore le témoignage de l’Apôtre, c’est selon l’âme raisonnable et non selon la forme du corps, que l’homme a été fait à l’image de Dieu. Car penser que Dieu est circonscrit et limité par une certaine conformation de membres, c’est une opinion misérable et sans fondement. Or le même bienheureux Apôtre ne dit-il pas « Renouvelez-vous dans l’esprit de votre âme et revêtez-vous de l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu (Eph., IV, 23, 24 ) » ; et ailleurs plus ouvertement : « Dépouillez le vieil homme avec ses oeuvres, et revêtez le nouveau qui se renouvelle à la connaissance de Dieu selon l’image de Celui qui l’a créé (Col., III, 9, 10 )?» Si donc nous nous renouvelons dans l’esprit de notre âme, et si cet esprit est l’homme nouveau qui se renouvelle à la connaissance de Dieu selon l’image de Celui qui l’a créé : on ne peut douter que l’homme ait été fait à l’image de Celui qui l’a créé, non selon le corps, ni selon une partie quelconque de son âme, mais selon l’âme raisonnable, où peut seulement exister la connaissance de Dieu. Or, selon ce renouvellement, nous devenons aussi enfants de Dieu par le baptême du Christ, et, en nous (499) revêtant de l’homme nouveau, nous nous revêtons aussi du Christ par la foi. Qui donc exclura les femmes de cette participation, alors qu’elles sont avec nous cohéritières de la grâce et que l’Apôtre dit ailleurs : « Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui est dans le Christ Jésus. Car vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez été revêtus du Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec; plus d’esclave, ni de libre; plus d’homme, ni de femme; car vous n’êtes tous qu’une seule chose dans le Christ Jésus (Gal., III, 26, 28 )?» Des femmes fidèles ont-elles donc perdu leur sexe corporel? Non; mais comme elles sont renouvelées à l’image de Dieu là où il n’y a pas de sexe, l’homme aussi a été fait à l’image de Dieu là où il n’y a pas de sexe, c’est-à-dire dans l’esprit de son âme. Pourquoi donc l’homme ne doit-il pas se voiler la tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme doit voiler la sienne, parce qu’elle est la gloire de l’homme, comme si elle ne se renouvelait pas dans l’esprit de son âme, lequel se renouvelle dans la connaissance de Dieu, selon l’image de Celui qui l’a créé? C’est parce que son sexe la plaçant à distance de l’homme, le voile qui couvre son corps a fort bien pu figurer cette partie de la raison qui s’occupe du gouvernement des choses temporelles : ainsi l’image de Dieu ne subsiste que dans la partie où l’âme humaine s’attache à contempler et à consulter les raisons éternelles; partie que les femmes ont évidemment aussi bien que les hommes.
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The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity
Chapter 7.--How Man is the Image of God. Whether the Woman is Not Also the Image of God. How the Saying of the Apostle, that the Man is the Image of God, But the Woman is the Glory of the Man, is to Be Understood Figuratively and Mystically.
9. We ought not therefore so to understand that man is made in the image of the supreme Trinity, that is, in the image of God, as that the same image should be understood to be in three human beings; especially when the apostle says that the man is the image of God, and on that account removes the covering from his head, which he warns the woman to use, speaking thus: "For a man indeed ought not to cover his head, forasmuch as he is the image and glory of God; but the woman is the glory of the man." What then shall we say to this? If the woman fills up the image of the trinity after the measure of her own person, why is the man still called that image after she has been taken out of his side? Or if even one person of a human being out of three can be called the image of God, as each person also is God in the supreme Trinity itself, why is the woman also not the image of God? For she is instructed for this very reason to cover her head, which he is forbidden to do because he is the image of God. 1
10. But we must notice how that which the apostle says, that not the woman but the man is the image of God, is not contrary to that which is written in Genesis, "God created man: in the image of God created He him; male and female created He them: and He blessed them." For this text says that human nature itself, which is complete [only] in both sexes, was made in the image of God; and it does not separate the woman from the image of God which it signifies. For after saying that God made man in the image of God, "He created him," it says, "male and female:" or at any rate, punctuating the words otherwise, "male and female created He them." How then did the apostle tell us that the man is the image of God, and therefore he is forbidden to cover his head; but that the woman is not so, and therefore is commanded to cover hers? Unless, forsooth, according to that which I have said already, when I was treating of the nature of the human mind, that the woman together with her own husband is the image of God, so that that whole substance may be one image; but when she is referred separately to her quality of help-meet, which regards the woman herself alone, then she is not the image of God; but as regards the man alone, he is the image of God as fully and completely as when the woman too is joined with him in one. As we said of the nature of the human mind, that both in the case when as a whole it contemplates the truth it is the image of God; and in the case when anything is divided from it, and diverted in order to the cognition of temporal things; nevertheless on that side on which it beholds and consults truth, here also it is the image of God, but on that side whereby it is directed to the cognition of the lower things, it is not the image of God. And since it is so much the more formed after the image of God, the more it has extended itself to that which is eternal, and is on that account not to be restrained, so as to withhold and refrain itself from thence; therefore the man ought not to cover his head. But because too great a progression towards inferior things is dangerous to that rational cognition that is conversant with things corporeal and temporal; this ought to have power on its head, which the covering indicates, by which it is signified that it ought to be restrained. For a holy and pious meaning is pleasing to the holy angels. 2 For God sees not after the way of time, neither does anything new take place in His vision and knowledge, when anything is done in time and transitorily, after the way in which such things affect the senses, whether the carnal senses of animals and men, or even the heavenly senses of the angels.
11. For that the Apostle Paul, when speaking outwardly of the sex of male and female, figured the mystery of some more hidden truth, may be understood from this, that when he says in another place that she is a widow indeed who is desolate, without children and nephews, and yet that she ought to trust in God, and to continue in prayers night and day, 3 he here indicates, that the woman having been brought into the transgression by being deceived, is brought to salvation by child-bearing; and then he has added, "If they continue in faith, and charity, and holiness, with sobriety." 4 As if it could possibly hurt a good widow, if either she had not sons, or if those whom she had did not choose to continue in good works. But because those things which are called good works are, as it were, the sons of our life, according to that sense of life in which it answers to the question, What is a man's life? that is, How does he act in these temporal things? which life the Greeks do not call xoe but bios; and because these good works are chiefly performed in the way of offices of mercy, while works of mercy are of no profit, either to Pagans, or to Jews who do not believe in Christ, or to any heretics or schismstics whatsoever in whom faith and charity and sober holiness are not found: what the apostle meant to signify is plain, and in so far figuratively and mystically, because he was speaking of covering the head of the woman, which will remain mere empty words, unless referred to some hidden sacrament.
12. For, as not only most true reason but also the authority of the apostle himself declares, man was not made in the image of God according to the shape of his body, but according to his rational mind. For the thought is a debased and empty one, which holds God to be circumscribed and limited by the lineaments of bodily members. But further, does not the same blessed apostle say, "Be renewed in the spirit of your mind, and put on the new man, which is created after God;" 5 and in another place more clearly, "Putting off the old man," he says, "with his deeds; put on the new man, which is renewed to the knowledge of God after the image of Him that created him?" 6 If, then, we are renewed in the spirit of our mind, and he is the new man who is renewed to the knowledge of God after the image of Him that created him; no one can doubt, that man was made after the image of Him that created him, not according to the body, nor indiscriminately according to any part of the mind, but according to the rational mind, wherein the knowledge of God can exist. And it is according to this renewal, also, that we are made sons of God by the baptism of Christ; and putting on the new man, certainly put on Christ through faith. Who is there, then, who will hold women to be alien from this fellowship, whereas they are fellow-heirs of grace with us; and whereas in another place the same apostle says, "For ye are all the children of God by faith in Christ Jesus; for as many as have been baptized into Christ have put on Christ: there is neither Jew nor Greek, there is neither bond nor free, there is neither male nor female; for ye are all one in Christ Jesus?" 7 Pray, have faithful women then lost their bodily sex? But because they are there renewed after the image of God, where there is no sex; man is there made after the image of God, where there is no sex, that is, in the spirit of his mind. Why, then, is the man on that account not bound to cover his head, because he is the image and glory of God, while the woman is bound to do so, because she is the glory of the man; as though the woman were not renewed in the spirit of her mind, which spirit is renewed to the knowledge of God after the image of Him who created him? But because she differs from the man in bodily sex, it was possible rightly to represent under her bodily covering that part of the reason which is diverted to the government of temporal things; so that the image of God may remain on that side of the mind of man on which it cleaves to the beholding or the consulting of the eternal reasons of things; and this, it is clear, not men only, but also women have.