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Mais quelle est l'origine de notre âme? que fait-elle ici-bas? quelle distance la sépare de Dieu ? quelle est cette propriété qui J'applique à des oeuvres de deux natures différentes? jusqu'à quel point est-elle mortelle, et comment prouve-t-on son immortalité ? L'ordre ne demande-t-il pas que l'on étudie ces problèmes ? Il le demande certainement; nous en dirons bientôt quelques mots si le temps le permet. En ce moment je me contenterai de vous dire : Celui qui, témérairement et sans coordonner ses connaissances, ose se jeter dans l’étude de ces questions, fait preuve de curiosité plus que de zèle, de crédulité plus que de science, d'incertitude même plus que de prudence. Aussi j'ignore d'où a pu vous venir cette justesse et cette précision, que je suis forcé de reconnaître dans les réponses que vous venez de faire à mes questions. Voyons cependant jusqu'où peut aller le travail de votre esprit. Que Licentius nous rende aussi sa parole : si longtemps occupé de je ne sais quelle idée, il est tellement étranger à cet entretien, qu’il lira tout ceci, je pense, comme ceux de nos amis qui sont absents. Reviens à nous, Licentius, et sois-y tout entier, je t'en conjure, c'est à toi que je parle. Tu as approuvé ma définition quand j'ai dit ce que c'est qu'être en Dieu, et autant qu'il m'en souvienne, tu as voulu me prouver que l'esprit du sage demeuré immobile en Dieu.
