CHAPITRE XXV.
DES PHILOSOPHES QUI SE SONT SIGNALÉS SOUS LE RÈGNE DE SÉDÉCHIAS, ROI DES JUIFS, ET DE TARQUIN L’ANCIEN, ROI DES ROMAINS, AU TEMPS DE LA PRISE DE JÉRUSALEM ET DE LA RUINE DU TEMPLE.
Sous le règne de Sédéchias, roi des Juifs, et de Tarquin l’Ancien, roi des Romains, qui avait succédé à Ancus Martius, le peuple juif fut mené captif à Babylone, après la ruine de Jérusalem et du temple de Salomon. Ce malheur leur avait été prédit par les Prophètes, et particulièrement par Jérémie, qui même en avait marqué l’année. Pittacus, de Mitylène, l’un des sept sages, vivait en ce temps-là, et Eusèbe y joint les cinq autres, car Thalès a déjà été mentionné, savoir : Solon d’Athènes, Chilon de Lacédémone, Périandre de Corinthe, Cléobule de Lindos, et Bias de Priène. Ils furent nommés Sages, parce que leur genre de vie les élevait au-dessus du commun des hommes, et comme ayant tracé quelques préceptes courts et utiles pour les moeurs. Du reste, ils n’ont point laissé d’autres écrits à la postérité, si ce n’est quelques lois qu’on dit que Solon donna aux Athéniens. Thalès a aussi composé quelques livres de physique, qui contiennent sa doctrine. D’autres physiciens1 parurent encore en ce temps, comme Anaximandre, Anaximène et Xénophane2. Pythagore florissait aussi alors, et c’est lui qui porta le premier le nom de philosophe3.
En ces premiers âges de la science, physicien et philosophe, c’est tout un, la physique ayant pour objet la phusis tout entière, c’est-à-dire l’ensemble des choses. ↩
Xénophane de Colophon, chef de l’école Eléatique, florissait vers 550 ayant J.-C. ↩
Sur ces philosophes, voyez plus haut, livre VIII, chap. 2 et les notes. ↩
