5.
Pour quiconque veut connaître à fond ce qu'on appelle l'Ancien Testament, il n'y a que quatre manières de l'envisager : au point de vue de l'histoire, de l'étiologie, de l'analogie et de l'allégorie. Ne crois pas qu'il y ait rien d'étrange de ma part à me servir de termes grecs. D'abord, c'est ainsi qu'on a fait pour moi, et je n'ose pas avec toi suivre une autre méthode. Ensuite, tu remarqueras que chez nous ces idées n'ont pas de termes usuels qui les expriment; si pour les traduire je forgeais des mots, ce serait certainement une chose plus étrange encore. D'un autre côté, si je me servais de circonlocutions, je serais moins à l'aise pour développer mon sujet. Je te prierai seulement de croire que si je pèche en quelque point, ce ne sera ni par l'enflure ni par l'emphase. On explique l'Ecriture au point de vue de l'histoire, quand on montre ce qui a été écrit ou ce qui a été fait, et encore-ce qui a été non fait, mais seulement écrit, comme si t'eût été fait; au point de vue de l'étiologie, quand on fait voir pour quel motif telle chose a été dite ou faite; au point de vue de l'analogie, quand on prouve qu'il n'y a pas contradiction entre les deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau; au point de vue de l'allégorie, quand on montre qu'il ne faut pas prendre à la lettre certains détails écrits, mais qu'il faut les entendre figurément.
