2.
Quant aux richesses temporelles, j'ai montré que dès l'Ancien Testament, elles avaient été l'objet d'un mépris véritable; et pour peu qu'on se donne la peine de lire, on en trouvera un grand nombre de preuves. En voici quelques-unes : « Le juste préfère la médiocrité à toutes les richesses des pécheurs1». « La loi sortie de vos lèvres est pour moi plus précieuse qu'un poids énorme d'or et d'argent2 ». « Les jugements de Dieu sont la justice même, et ils sont pour nous plus désirables que l'or et les pierres gracieuses3 ». « Heureux celui qui a trouvé la sagesse et qui est riche en prudence; la possession de la sagesse vaut mieux que l'acquisition de l'or et de l'argent. Elle est plus précieuse que les plus belles pierreries, et aucun mal ne lui résiste; elle est bien connue de tous ceux qui l'approchent et de ceux qui la considèrent avec attention. Les choses les plus précieuses ne sont pas dignes d'elle4 ». « C'est pourquoi j'ai désiré l'intelligence, et elle m'a été donnée ; j'ai invoqué le Seigneur, et l'esprit de sagesse est venu en moi. Je l'ai préférée aux royaumes et aux trônes, et j'ai cru que les richesses n'étaient rien au prix de la sagesse. Je ne l'ai point comparée aux pierres précieuses, parce que tout l'or, au prix d'elle, n'est qu'un peu de sable; et l'argent, devant elle, sera considéré comme de la boue5 ». Si les Manichéens lisaient ces passages, ou les lisaient sans impiété, ils comprendraient que dans les deux Testaments tout est dans une harmonie parfaite, ce qu'il faut désirer, comme ce qu'il faut fuir, ce qu'il faut acquérir ou ce qu'il faut rejeter.
