5. Pourquoi les religieux quittent leurs vêtements du monde et en reçoivent d'autres.
On dépouille si bien celui qu'on admet de tout ce qu'il possède, qu'on ne lui permet même pas de conserver les vêtements qu'il portait. Il est introduit dans l'assemblée des frères; on lui ôte ses habits, et il reçoit des mains de l'abbé ceux du monastère, afin qu'il apprenne par là que, non-seulement il s'est dépouillé de tout ce qu'il avait autrefois et de tout le faste du monde, mais encore qu'il s'est abaissé jusqu'au dénuement et à la pauvreté de Jésus-Christ. Il ne doit plus vivre à l'avenir des richesses qu'il se procurait comme les hommes du siècle, ou qu'il aurait pu se réserver secrètement, mais des pieuses largesses du couvent qu'il recevra comme la solde d'un soldat. En reconnaissant qu'il ne possède rien et qu'il reçoit de ses supérieurs la nourriture et le vêtement, il apprendra, selon le précepte de l'Évangile, à ne pas s'inquiéter du lendemain, et il ne rougira pas de s'unir aux plus pauvres de la communauté, que Notre-Seigneur lui-même n'a pas rougi d'appeler ses frères; il se fera gloire, au contraire, d'être ainsi au nombre de ses serviteurs.
