16. Des pénitences publiques pour certaines fautes.
Si quelqu'un brise par hasard un vase de terre, une écuelle, il ne peut réparer sa négligence que par une pénitence publique. Lorsque les frères sont réunis au choeur, il se prosterne à terre pour demander pardon; il y reste jusqu'à la fin de l'office, et il obtient sa grâce lorsque l'abbé lui donne l'ordre de se relever. La même pénitence est imposée à celui qui arrive trop tard au travail ou à l'office, et à celui qui, en récitant un psaume, se trompe, même légèrement.
Est soumis à la même peine celui qui fait une réponse inutile, dure ou inconvenante; celui qui accomplit avec négligence ce qui lui est commandé; celui qui se permet le moindre murmure ou qui préfère la lecture au travail et à l'obéissance; celui qui s'acquitte de ses emplois avec mollesse; celui qui, après l'office, ne se hâte pas de rentrer à sa cellule, qui dit un mot à un autre ou qui s'arrête quelque part, ne fût-ce qu'un instant; celui qui prend la main d'un frère ou s'entretient avec un religieux qui n'habite pas la même cellule que lui; celui qui prie avec un frère séparé de la prière commune; celui qui voit un parent ou un ami du monde, et lui parle, sans être assisté d'un ancien; celui qui reçoit une lettre ou en écrit une, sans l'autorisation de l'Abbé.
Pour toutes ces fautes et pour celles qui leur ressemblent, on se contente de cette punition; mais pour les autres que nous commettons si facilement et qui nous paraissent cependant plus répréhensibles, telles que les injures et les mépris manifestes, les disputes orgueilleuses, la familiarité avec les femmes, les colères, les querelles, les reproches, les profits qu'on retire de son travail , l'amour de l'argent, le désir et la possession des choses inutiles que les autres frères n'ont pas, les repas extraordinaires qu'on fait en cachette, la pénitence dont nous avons parlé ne suffit pas; on les punit par des châtiments corporels ou par le renvoi du monastère.
