22. Usage particulier des solitaires de l'Égypte pour le service des frères.
Nous avons dit que cette règle était en usage dans tout l'Orient et que nous devions aussi la suivre dans nos contrées; mais, en Égypte, où on tient beaucoup au travail, cette coutume de changer les frères toutes les semaines ne s'observe pas, dans la crainte que ce service ne nuise à leur ouvrage en l'interrompant. On confie à un des religieux les plus sûrs le soin du cellier et de la cuisine , et il continue à remplir cette charge tant que ses forces et son âge le lui permettent; sa tâche d'ailleurs n'est pas bien pénible, car les religieux le tourmentent peu pour préparer et cuire leurs aliments. Ils mangent surtout des légumes frais ou secs, et c'est un grand festin quand on leur sert, tous les mois, des feuilles de poireau hachées, des choux, du sel, des olives et de petits poissons salés qu'ils appellent des harengs (maenidia?).
