V. 2
« Faites-en part à sept ou même à huit personnes, parce que vous ignorez le mal qui doit venir sur la terre. » Ézéchiel fait aussi mention de sept ou huit degrés par lesquels on montait au temple. Nous voyons encore dans l'ordre du psautier que le psaume cent dix-huitième, qui est tout de morale, est mis devant les quinze psaumes graduels qui nous donnent d'abord la connaissance de la loi et qui nous font arriver, après avoir monté sept degrés, à la connaissance de l'Evangile,dont l'octave est la figure. On nous ordonne donc de croire et de recevoir avec une égale vénération l'ancien et le nouveau Testament. Praecipitur ergo ut in utrumque Testamentum, tam velus scilicet quam novum, pari veneratione credamus.
Les Juifs ont donné « la part à sept » en croyant au jour du sabbat; mais ils ne l'ont pas donnée « à huit, » parce qu'ils ont refusé de croire en la résurrection glorieuse de notre seigneur Jésus-Christ, qui arriva le huitième jour et le lendemain du sabbat, que nous appelons le jour du Seigneur, ou «la Dominique. » Au contraire, les hérésiarques Marcion et Manès, et tous ceux qui déchirent avec fureur la loi ancienne, ont donné « la part à huit » en recevant l'Évangile, mais ils n'ont pas voulu la donner « à sept, » parce qu'ils ont rejeté l'Ancien-Testament. Pour nous qui sommes véritablement fidèles , nous sommes obligés de croire à l'un et à l'autre Testament , et nous ne saurions comprendre les tourments et les justes peines que Dieu prépare dès à présent à ceux qui ne veulent pas s'élever au-dessus de leurs sentiments tout terrestres, je veux dire aux Juifs et aux hérétiques, qui rejettent l'un ou l'autre des deux Testaments. Au reste les Hébreux expliquent ainsi les paroles de l'Ecclésiaste : Soyez observateurs du sabbat et de la circoncision, de peur que, si vous y manquez, il ne vous survienne quelque malheur auquel vous ne vous attendez pas.
