CHAPITRE XII. PARTOUT LA FOI CHRÉTIENNE PEUT SE DÉVELOPPER ET REMPORTER LA VICTOIRE.
13. Aussi tous les sexes et tous les âges, les grands mêmes de ce monde, se sont laissé entraîner à l'espérance de la vie éternelle. Les uns, méprisant les biens de la terre, n'aspirent plus qu'aux choses divines. Les autres, tout en ne pratiquant pas les vertus qu'ils voient pratiquer, louent ce qu'ils n'osent pas imiter. Un petit nombre murmurent encore, en proie à une haine impuissante :ce sont ceux qui cherchent leur intérêt dans l'Eglise, bien qu'ils- affectent les dehors du catholique; ou ces hérétiques qui, sous le nom même du Christ, cherchent à faire parler d'eux; ou ces Juifs qui travaillent à se disculper du crime de leur impiété; ou bien encore des païens qui redoutent de renoncer à leurs mystères licencieux- Quant à l'Eglise catholique répandue. dans toute l'étendue de l'univers, après avoir repoussé dans les premiers temps les attaques de ses ennemis, elle s'est de plus en plus fortifiée, non par la résistance, mais par la patience. Et aujourd'hui, en voyant leurs objections insidieuses , elle en rit dans sa foi, les dissipe par sa vigilance, les réduit à néant par sa science; elle ne se préoccupe pas si ses accusateurs trouvent quelques pailles dans son grain : elle a assez de prudence et de zèle pour reconnaître le temps où l'on doit moissonner, battre dans l'aire, entasser dans les greniers. Mais quant à ceux qui décrient son pur froment, elle tâche de les ramener de leurs erreurs, ou ne fait pas plus de cas de leur maligne jalousie que des ronces et de l'ivraie.
