CHAPITRE XII. PEU DE FEMMES CAPABLES DE NE PENSER QU'À DIEU.
14. Ce langage s'applique-t il à toutes les épouses indistinctement ou au moins à l'immense majorité d'entre elles? Il est permis de l'examiner. Ces paroles relatives aux vierges : « Celle qui est vierge s'occupe des choses de Dieu et cherche à se rendre sainte de corps et d'esprit », s'appliquent à toutes les femmes non mariées; ruais n'est-il pas un certain nombre de veuves qui vivent dans les délices1 ? Si maintenant nous voulons comparer entre elles les vierges et les épouses; voici ce que nous pouvons affirmer. On ne peut trop détester cette vierge qui, renonçant au mariage, c'est-à-dire à ce qui est permis, s'abandonne au péché, a la luxure ou à l'orgueil, ou à la curiosité, on à l'intempérance du langage. De même, on ne trouve que rarement des femmes qui, au sein même des affections conjugales; ne cherchent qu'à plaire à Dieu, et prennent pour ornement non pas la recherche dans les cheveux, l'or, les perles et les vêtements précieux, mais cette belle décence qui convient aux femmes, dont la conversation est comme un parfum de piété2. Voici ce que l'apôtre saint Pierre prescrit relativement à ces mariages : « Que les femmes obéissent à leurs maris ; est-il de ces maris qui ne « croient pas à la parole divine? faites en sorte qu'ils se laissent gagner par la vie sainte de leurs femmes, sans le secours de la parole; qu'ils soient frappés de la pureté dans laquelle vous vivez et du respect que vous avez pour eux. Ne mettez point votre gloire à vous parer au dehors par la frisure des cheveux, par la profusion de l'or et la splendeur des vêtements. Parez plutôt l'homme invisible caché dans le coeur, par la pureté incorruptible d'un esprit plein de douceur et de paix; c'est là le plus riche et le plus magnifique ornement aux yeux de Dieu. C'est ainsi qu'autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu se paraient, restant soumises à leurs maris. Telle était Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son Seigneur; Sara, dont vous êtes devenues les filles en imitant ses oeuvres et en refoulant toute crainte inspirée par la vanité. Et vous, maris, vivez sagement avec vos femmes, les traitant avec honneur et discrétion, comme le sexe le plus faible, n'oubliant pas qu'elles sont, avec vous, héritières de la grâce qui donne la vie, et faites en sorte de donner un libre cours à vos prières3 ». Est-ce que de tels époux ne s'occupent pas des choses du Seigneur et ne cherchent pas à lui plaire? Mais je l'avoue, ils sont bien rares; qui pourrait le nier? Et dans le petit nombre de ceux qui en sont là, aucun ne s'était marié dans le but d'arriver à cette perfection, ils n'y sont arrivés qu'après le mariage.
