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OCTAVIUS
XXIV.
« Et c'est à de telles superstitions que l'empire romain serait redevable de sa grandeur! et les Romains, dites-vous, se sont acquis moins de gloire encore par leur valeur que par leur religion et leur piété! Ah! certes, ils nous ont laissé de grandes marques de leur probité et de leur justice dès la naissance de leur empire! N'est-ce pas le crime qui les a assemblés, qui les a rendus terribles aux peuples circonvoisins, qui leur a servi de remparts pour établir leur domination; car c'était d'abord un asile de voleurs, de traîtres d'assassins et de sacrilèges; et, afin que celui qui était le plus grand fût aussi le plus criminel, il tua son frère : voilà les premiers auspices de cette sainte ville. Aussitôt, contre le droit des gens, ils ravissent des filles déjà promises, déjà fiancées, quelques-unes même déjà mariées; ils les violent et les déshonorent. Ensuite ils font la guerre à leurs pères, à ceux dont ils avaient épousé les filles, et répandent le sang de leurs alliés. Quelle impiété! quelle audace! enfin chasser ses voisins, piller leurs temples et leurs autels, détruire leurs villes, les emmener captifs, s'agrandir par des rapines et par la ruine des hommes, c'est la doctrine de Romulus et de ses successeurs ; si bien que tout ce qu'ils tiennent, tout ce qu'ils adorent, tout ce qu'ils possèdent, n'est que brigandage : leurs temples ne sont bâtis que des dépouilles des peuples, du sac des villes, du débris des autels, du pillage des dieux, du meurtre des prêtres. Quelle impiété et quelle profanation de s'agenouiller devant des dieux qu'ils traînent captifs en triomphe! Adorer ce qu'on a pris, n'est-ce pas consacrer son larcin? Autant de victoires autant de crimes; autant de trophées autant de sacrilèges. Et ce n'est pas par leur religion, mais par leur impiété qu'ils sont montés à ce haut faîte de grandeur : ce n'est pas pour avoir été pieux, mais pour avoir été médians impunément; car le moyen qu'ils aient eu de leur côté les dieux contre lesquels ils ont pris les armes, et qu'ils n'ont honorés qu'après tes avoir déshonorés? Et puis que peuvent faire pour les Romains ceux qui n'ont rien pu contre eux pour la défense de leurs peuples; car pour leurs dieux, quels pensez-vous qu'ils fussent d'abord?Romulus, Picus, Tibérinus, Consus, Pilumnus, Picumnus, Cloacine que Tatius inventa, la Crainte et la Pâleur à qui Hostilius bâtit un temple, la Fièvre consacrée par un autre : voilà tes protecteurs, ô Rome! Mes maux et les maladies. Et certes ces deux infâmes débauchées, Flora et Acca Laurentia, qui comptent entre leurs divinités, peuvent bien être comptées entre leurs fléaux. Sont-ce de pareils dieux qui vous ont aidés à vaincre ceux des autres nations et à étendre les frontières de l'empire romain; car on ne peut présumer que vous ayez été assistés contre leurs peuples adorateurs par le Mars de la Thrace, le Jupiter de Crète, la Junon d'Argos, de Samos ou de Carthage, la Diane d'Ephèse ou de Tauride, la Cybèle de l'Ida, enfin par les divinités ou plutôt les monstres de l'Egypte; à moins peut-être que ces dieux n'aient pensé qu'ils seraient mieux servis dans Rome, et que les prêtres y étaient plus saints, et les vierges sacrées plus chastes? Mais il y a eu plus de vos vestales punies pour l'inceste, qu'il y en a eu d'innocentes; et celles qui ont été accusées n'étaient pas peut-être les plus coupables, mais ont été les plus malheureuses. Pour ce qui est des prêtres, où se livrent-ils plutôt à leurs débordements que dans vos temples et près de vos autels? N'est-ce pas là que se font leurs sales marchés, et qu'ils méditent les adultères; et l'impudicité ne règne-t-elle pas plus puissamment dans leurs cellules que dans les lieux consacrés à la déhanche? Mais n'y a-t-il pas en aussi de grands empires et des Etats florissants avant que toutes ces superstitions fussent inventées? L'empire des Assyriens, des Mèdes, des Perses, des Grecs, des Égyptiens, quoiqu'ils n'eussent ni pontifes, ni arvales, ni saliens, ni augures, ni vestales, ni de ces poulets modérateurs de la république, et de qui l'appétit et le dégoût donnaient le mouvement à toutes les affaires du monde. C'est Dieu qui dispose des royaumes et qui les change à sa volonté, et c'est sa puissante main qui distribue les couronnes.
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Dialog Octavius (BKV)
XXIV.
1. Viel richtiger beurteilen die stummen Tiere eure Götter infolge ihres natürlichen Instinktes. Die Mäuse, Schwalben und Geier wissen wohl, daß jene keine Empfindung haben. Sie nagen daran, treten sie mit Füßen, setzen sich darauf und wenn ihr sie nicht verjagt, nisten sie sogar im Munde eures Gottes. Die Spinnen vollends überweben sein Gesicht und hängen an seinem Haupte ihre Fäden auf. 2. Ihr müßt sie abwischen, reinigen, abschaben und habt Angst vor ihnen, während ihr sie doch fertigt und schützt. Es denkt jeder von euch, er müsse erst einen Gott kennen, bevor er ihn verehrt; aber man leistet den Eltern gedankenlos Folge. Man will lieber einem fremden Irrtum beitreten, als sich selbst Glauben schenken, wahrend man doch keine Ahnung von dem hat, was man fürchtet. So wird im Gold und Silber die Habsucht geheiligt, so die Form gehaltloser Statuen zur Geltung gebracht, so ist der Aberglaube der Römer entstanden.
3. Wenn man ihre Gebräuche mustert, wieviel des Lächerlichen und Erbärmlichen findet sich dabei! Mitten im rauhen Winter laufen sie halbnackt herum, andere kommen mit einem Filzhut bedeckt, tragen alte Schilde herum, schlagen Pauken, tragen Götter bettelnd von Gasse zu Gasse. Manche Tempel darf man nur einmal im Jahr besuchen, manche gar nie. In S. 178 einige darf kein Mann gehen; zu manchen Gottesdiensten ist den Frauen der Zutritt versagt; auch ist es für Sklaven ein sühneheischendes Vergehen, bestimmten Zeremonien anzuwohnen. Manche Heiligtümer bekränzt ein Weib, das nur einen Mann hat, andere ein Weib vieler Männer, und man sucht mit großem Eifer eines, das mehrere Ehebrüchen aufweisen kann. 4. Noch mehr, wer von seinem eigenen Blute opfert und durch seine Verwundungen Gnaden sucht, wäre der nicht besser gottlos, als in dieser Weise gottesfürchtig? Oder wer sich mit einer Scherbe hat entmannen lassen, wie verletzt der die Gottheit, wenn er sie so versöhnt. Wollte Gott Verstümmelte, so könnte er solche ja schaffen, nicht erst künstlich machen.
5. Wer sollte nicht einsehen, daß nur Unvernunft und Wahnwitz auf solche Tollheiten kommen kann und daß nur die große Schar der Irrenden sich gegenseitig Schutz gewährt? Hier liegt in der Masse der Wahnsinnigen eine Entschuldigung für den gemeinsamen Wahnsinn.