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OCTAVIUS
XXXIII.
« Pour ce qui est de l'embrasement du monde, qu'il soit malaisé de croire qu'un feu tombe tout à coup qui le consume, c'est le vulgaire qui le trouve étrange. Car où est celui qui doute que ce qui a eu un commencement ne doive avoir une fin, et que ce qui a été fait ne doive périr; que le ciel même avec tout ce qu'il contient, comme il a commencé, finira; qu'il se nourrit de l'eau de la mer et des rivières, et qu'il sera consumé par le feu? Les stoïciens ont soutenu constamment que cet univers s'embrasera, lorsque son humeur sera consumée, et les épicuriens sont de même sentiment touchant sa ruine et la conflagration des éléments. Platon dit que le monde est renouvelé par parties, tantôt par des inondations, et tantôt par des embrasements. Et ayant dit qu'il était fait de sorte qu'il pouvait durer toujours, il ajoute que Dieu néanmoins le peut détruire, et qu'en effet il périra. Et certes il n'est pas étrange que l'ouvrier puisse briser son ouvrage. Vous voyez comme les philosophes disent les mêmes choses que nous; non pas que nous ayons suivi leurs traces, mais ils ont puisé dans nos prophètes la vérité qu'ils ont déguisée. C'est ainsi que Platon et Pythagore, les plus célèbres, n'ont rapporté qu'à demi l'opinion touchant l'état de l'homme après cette vie; encore ont-ils corrompu ce qu'ils en ont pris; car ils disent que les âmes seules sont éternelles, et qu'elles rentrent toujours dans de nouveaux corps. Ils ajoutent encore, pour corrompre davantage la vérité, qu'elles passent dans les corps des animaux. Est-ce là l'opinion d'un philosophe, ou bien celle d'un bouffon? Mais c'est assez pour nous, que nos sages mêmes soient en quelque sorte de notre avis ; car du reste qui est si fou, ou si simple, que d'oser nier que celui qui a fait le monde ne le puisse refaire? qu'il n'y a rien après la mort, et qu'il n'y a rien eu devant la naissance? que comme il a été bâti du néant, il peut être refait du néant? D'ailleurs il est plus difficile que ce qui n'a point été commence à être, que de refaire ce qui a été. Et puis crois-tu que ce qui se dérobe à nos yeux se dérobe aussi à la connaissance divine. Soit que le corps se réduise en poudre ou en cendres, ou bien que l'eau le consume, il n'est perdu que pour nous, car les éléments le conservent. Nous ne croyons pas aussi, comme vous le pensez, qu'il y ait aucune sorte de sépulture qui puisse empêcher notre rétablissement, mais nous observons l'ancienne coutume qui est la meilleure. Voyez comme, pour corroborer notre foi, toute la nature n'est qu'une méditation et qu'une image de la résurrection. Le soleil se lève et se couche, les astres s'en vont et reviennent ; les fleurs meurent et ressuscitent, les arbres renaissent tous les ans, les semences se corrompent pour revivre, et ne revivraient pas sans cette corruption. Pourquoi donc les corps humains, ainsi que les arbres, ne garderont-ils point leur vigueur dans une mort apparente. Tu as tort de vouloir qu'ils renaissent dans leur hiver, que n'attends-tu leur printemps? Je n'ignore pas pourtant que plusieurs, dans le sentiment de ce qu'ils méritent, tâchent de rétablir cette opinion. Mais ils ne la croient pas tant qu'ils la souhaitent, car ils aimeraient mieux mourir pour jamais que de revivre pour souffrir. Leur erreur s'augmente par l'impunité et par la patience de Dieu, de qui les jugements sont d'autant plus terribles qu'ils sont plus lents à venir.
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Dialog Octavius (BKV)
XXXIII.
1. Auch wollen wir uns nicht wegen unserer großen Zahl schmeicheln. Uns erscheint unsere Zahl groß, in den Augen Gottes ist sie verschwindend klein. Wir unterscheiden Völker und Stämme: für Gott ist die ganze Welt nur eine Familie. Könige kennen den Zustand ihres Reiches durch die Dienste ihrer Beamten; Gott braucht keine Berichte. Leben wir doch nicht bloß unter seinen Augen, sondern in seinem Schoße.
2. Aber „den Juden hat es nichts genutzt, daß auch sie einen einzigen Gott mit Altären und Tempeln aufs ängstlichste verehrt haben“. Du irrst aus Unkenntnis, indem du die Vergangenheit vergessen hast oder unkundig nur der späteren Zeit gedenkst. 3. Denn auch sie wurden, solange sie unseren Gott -- er ist ja derselbe Gott für alle -- [ihn nämlich] in S. 194 Reinheit, Unschuld und Ehrfurcht verehrten, solange sie seinen heilsamen Geboten gehorchten, aus wenigen eine zahllose Schar, aus Armen reich, aus Knechten zu Herrschern. In kleiner Zahl haben sie viele, wehrlos haben sie einen wohlgerüsteten Feind, auf der Flucht ihre Verfolger auf Gottes Geheiß und mit Hilfe der Elemente überwältigt. 4. Lies nur ihre Schriften oder forsche, um ältere Schriftsteller zu übergehen, bei Flavius Josephus oder, wenn du Römer bevorzugst, bei Antonius Julianus über die Juden nach. Dann wirst du einsehen, daß sie durch ihre Verworfenheit sich ihr Schicksal zugezogen und daß nichts geschehen ist, was ihnen nicht für den Fall fortgesetzter Verstockung schon vorausverkündet war. 5. So wirst du begreifen, daß sie zuerst Gott verlassen, bevor er sie verlassen hat, und daß sie nicht, wie du freventlich sagst, samt ihrem Gott in Gefangenschaft gerieten, sondern von Gott als Verräter an seinem Gesetz preisgegeben wurden.