XX.
Le Seigneur dit dans l’Évangile: Celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai moi aussi devant mon Père qui est dans le Ciel. Celui qui me reniera, je le renierai (Luc, XII.) Supposer que Dieu ne renie pas celui, qui l’a renié, c’est admettre qu’il ne reconnaît pas celui qui l’a reconnu. Une partie de l’Évangile ne peut pas être vraie et l’autre fausse : il faut qu’il soit ou vrai ou faux dans son entier. Si vous innocentez les apostats, les confesseurs n’ont aucun droit à la (83) récompense. Mais l’Évangile promet une couronne à la foi victorieuse donc la lâcheté vaincue mérite un châtiment. Ainsi, de deux choses l’une, ou l’Évangile n’a aucune autorité et, dans ce cas, les martyrs ne peuvent rien, ou l’Évangile reste dans son entier et alors les martyrs ne peuvent pas aller contre la loi à qui ils rendent témoignage.
13° Que personne, mes frères bien aimés ne flétrisse la dignité des martyrs, que personne ne leur ravisse leur gloire et leur couronne. Ils conservent dans son intégrité le dépôt de la foi; ils ne peuvent ni agir ni parler contre le Christ, alors que leur espérance, leur foi, leur vertu et leur gloire se trouve dans le Christ. Ils ne peuvent engager les évêques à transgresser les ordres de Dieu, alors qu’ils les ont eux-mêmes si généreusement accomplis. N’est-ce pas se croire supérieur à Dieu en puissance et en bonté, que de vouloir anéantir des faits dont il a permis la réalisation ou de permettre aux fidèles un vain secours; comme si Dieu ne pouvait protéger son Église?
