XXII.
Que penser d’un homme (85) qui n’a pu être corrigé ni par la terreur ni par la persécution? A-t-il la foi? a-t-il la crainte de Dieu?. Non : malgré sa chute, il conserve sa fierté et continue à lever la tête. L’épreuve qui l’a terrassé n’a pu vaincre cet orgueil indomptable. Il tombe, et il insulte ceux qui sont debout; il est blessé, et il menace ceux qui ont conservé l’intégrité de leurs forces. Parce qu’on ne place pas le corps et le sang de Jésus-Christ entre ses mains impures et sur ses lèvres profanes, il s’irrite contre les prêtres. Étrange folie! Vous vous irritez contre celui qui tâche de détourner de votre tête la colère de Dieu. Vous menacez celui qui implore pour vous la miséricorde du Seigneur; qui sent ,votre plaie que vous ne sentez pas vous-même; qui répand des larmes pour vous, lorsque peut-être vous n’en répandez pas. N’est-ce pas augmenter votre crime et le porter à son comble? Et vous pensez pouvoir apaiser Dieu, tandis que ses ministres ne sauraient vous apaiser vous-même?
