XVIII.
Si quelqu’un est assez téméraire pour prévenir le temps; si, contre le commandement du Sauveur, il croit pouvoir accorder le pardon aux coupables, qu’il sache, qu’au lieu de leur être utile, il leur est au contraire très-nuisible. C’est irriter Dieu que de ne pas lui obéir; de croire qu’on peut se passer d’implorer sa miséricorde et pardonner à sa place. Sous l’autel du Seigneur, les âmes des martyrs crient à haute voix : Quand donc, ô Dieu saint et véritable, vengerez-vous notre sang sur les habitants de la terre (Apoc., VI.)? Une voix leur répond d’attendre avec patience. Et on suppose qu’un homme, contre l’autorité du Souverain juge, peut remettre les péchés; on croit qu’il peut défendre les autres, avant d’être vengé lui-même !
12° Les Martyrs donnent un ordre; c’est bien: s’il est juste, licite, conforme à la volonté de Dieu, le prêtre l’exécutera volontiers , pourvu qu’il soit conçu en termes modérés. Mais si de qu’ils ordonnent n’est pas écrit dans la loi divine, avant de l’exécuter, nous, devons savoir si Dieu les autorise à agir de la sorte. Or, comment savoir si Dieu se charge d’accomplir les promesses faites par les hommes?
