XV.
9° Un mal nouveau a paru parmi nous; et, comme si la tempête de la persécution n’avait pas causé assez de désordres, une peste agréable et trompeuse s’est glissée parmi les fidèles, sous le nom spécieux de pardon, et de miséricorde. Malgré l’Évangile et la loi de Dieu, il se trouve des téméraires qui accordent la. paix, et la communion à des pécheurs non préparés : inutile et fausse paix, pernicieuse à ceux qui la donnent, inutile à ceux qui la reçoivent. Ils n’exigent pas des malades la patience et la satisfaction, qui sont pourtant les seuls remèdes efficaces. Aussi la pénitence est bannie du coeur des chrétiens, et on leur fait perdre le souvenir des crimes les plus énormes. On se contente de couvrir les plaies des mourants et on dissimule des blessures profondes et mortelles. Au retour des autels du démon, ils approchent du saint du Seigneur, les (75) mains encore souillées par les sacrifices des idoles. La bouche infectée par les viandes immolées, ils viennent s’emparer du corps du Sauveur, malgré l’Écriture qui leur crie : Tout homme pur mange la chair du sacrifice; si un homme flétri par quelque souillure ose y prendre part, il périra du milieu du peuple (Lev., XXII). L’apôtre tient le même langage : Vous ne pouvez, dit-il, boire le calice du Seigneur et celui du démon; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à celle du démon (2). Il emploie la menace contre ceux qui s’obstinent dans leurs téméraires desseins. Quiconque, dit-il, mangera le pain eucharistique ou boira le calice du Seigneur indignement sera coupable d’un crime contre le corps et le sang de Jésus-Christ (I, Corint., XI..
