CHAPITRE III. TOUT PROCÈDE DE LA GRÂCE DE DIEU.
4. Quant à ces paroles que vous dites au début de la création : « Que la lumière soit, et la lumière fut (Gen. I, 3), » je les applique sans inconvénient à la créature spirituelle, parce qu’elle était déjà vie quelconque, pour recevoir votre lumière. Mais si elle n’avait pas mérité de vous. cette vie capable de votre lumière, avait-elle mérité davantage le don que vous lui en avez fait? Car son informité n’eût pu vous plaire, si elle ne fût devenue lumière, non par nature, mais par l’intuition de votre 1umière illuminante, par son union avec elle, afin que ces préludes de vie et cette béatitude de vie, elle ne les dût qu’à votre grâce, qui la tourne, par un heureux changement, vers ce qui est également incapable de pis et de mieux, vers vous, seul être simple, pour qui vivre c’est vivre heureux, parce que vous êtes à vous-même votre béatitude.
