CHAPITRE X. BONHEUR DES PURES INTELLIGENCES.
11. O béatitude de la créature qui n’a jamais connu d’autre état que cette félicité, où elle ne se fût jamais élevée d’elle-même, si, à l’instant immédiat de sa création, votre Don, porté sur toutes choses muables, ne l’eût exaltée à l’appel de votre voix. « Que la lumière soit, et la « lumière fut ( Gen. I, 3). » En nous, il y a distinction de temps : temps où nous sommes ténèbres; temps où nous devenons lumière (Ephés. V, 8). Mais, en parlant de ces pures intelligences, l’Ecriture ne fait qu’indiquer ce qu’elles eussent été sans l’illumination divine; et elle les suppose à l’état de fluctuation ténébreuse, pour nous signaler la cause de leur gloire surnaturelle : c’est-à-dire leur union lumineuse avec la lumière sans ombre et sans défaillance. Entende qui peut; qui ne peut, vous invoque ! — Car, enfin, que me veut-on? Suis-je la lumière qui éclaire tout homme venant au monde ( Jean 1,9)?
