CHAPITRE XXXVIII. DIFFÉRENCE ENTRE LA CONNAISSANCE DE DIEU ET CELLE DES HOMMES.
53. Nous voyons donc toutes vos créatures, parce qu’elles sont ; et, au rebours, elles sont, parce que vous les voyez. Et nous voyons, au dehors, qu’elles sont; intérieurement, qu’elles sont bonnes. Mais vous, vous les voyez faites, là où vous les avez vues à faire. Aujourd’hui, nous sommes portés à faire le bien que notre coeur a conçu par votre Esprit. Hier, loin de vous, le mal nous entraînait. Mais vous, ô Dieu, l’unique et souveraine bonté, jamais vous n’avez cessé de faire le bien. Il est quelques bonnes oeuvres que nous faisons, grâce à vous, mais elles ne sont pas éternelles. C’est après ces œuvres que nous espérons l’éternel repos dans la gloire de votre sanctification. Mais vous, le seul bien qui n’a besoin de nul autre, vous ne sortez jamais de votre repos; votre repos, c’est vous-même.
Et l’homme peut-il donner à l’homme l’intelligence de ces mystères de gloire ? L’ange à l’ange, ou l’ange à l’homme? Non; c’est à vous qu’il faut demander, c’est en vous qu’il faut chercher, c’est à vous-même qu’il faut frapper; ainsi l’on reçoit, ainsi l’on trouve, ainsi l’on entre ( Matth. VII, 8).
Ainsi soit-il.
