CHAPITRE XXXIII. DIEU A CRÉÉ LE MONDE D’UNE MATIÈRE CRÉÉE PAR LUI AU MÊME TEMPS.
48. Que vos oeuvres vous louent, afin que nous vous aimions; et que nous vous aimions, afin que vos oeuvres vous louent, ces oeuvres qui ont, dans le temps, leur commencement et leur fin, leur lever et leur coucher, leur progrès et leur déclin, leur beauté et leur défaillance! Elles ont donc leur régulière vicissitude de matin et de soir, dans une évidence plus ou moins manifeste. Car elles sont toutes votre création, tirées du néant, et non pas de Vous-même; non pas d’une autre substance, étrangère, antérieure à vous, mais d’une manière créée par vous, dans le même temps, et que vous avez fait passer, sans succession, de l’informité à la forme.
Ainsi, quelle que soit la différence entre la matière du ciel et de la terre, entre la beauté du ciel et de la terre, c’est du néant que vous avez créé la matière, c’est de cette matière informe que vous avez formé la beauté du monde, et néanmoins la création de la forme a suivi celle de la matière immédiatement et sans intervalle.
