CHAPITRE XXIX. COMMENT DIEU A VU HUIT FOIS QUE SES ŒUVRES ÉTAIENT BONNES.
44. Et j’ai recherché avec attention s’il est vrai que vous eussiez vu sept ou huit fois que vos oeuvres étaient bonnes (car elles vous plaisaient); et je n’ai pu découvrir dans votre vue divine aucun temps qui me fît comprendre comment vous avez vu vos oeuvres à tant de reprises. Et je me suis écrié : Seigneur, votre Ecriture n’est-elle pas véritable, dictée par vous qui l’êtes, qui êtes la vérité même? Pourquoi donc me dites-vous que le temps n’est pas dans votre vue? Et voilà votre Ecriture qui me raconte l’approbation que vous avez donnée jour par jour à l’oeuvre de vos mains. Et j’ai compté combien de fois, et j’en ai trouvé le nombre.
Et comme vous êtes mon Dieu, vous me répondez d’une voix forte, d’une voix qui brise ma surdité intérieure, vous me criez : « O homme, mon Ecriture est ma parole. Mais elle parle dans le temps; et le temps n’atteint pas jusqu’à mon Verbe, qui demeure avec moi dans mon éternité. Ce que tu vois par mon Esprit, c’est moi qui le vois; et ce que tu dis par mon Esprit, c’est moi qui le dis: mais tu vois dans le temps, et ce n’est pas dans le temps que je vois; tu parles dans le temps, et ce n’est pas dans le temps que je parle. » (515)
