8.
Quelle que soit donc la jactance des philosophes, chacun peut comprendre qu'on ne saurait trouver la vraie religion parmi ceux qui assistaient aux mêmes sacrifices avec le peuple et enseignaient ensuite dans leurs écoles à ce même peuple des opinions diverses et contradictoires sur la nature des dieux et le souverain bien. L'enseignement chrétien n'eût-il fait disparaître que ce vice déplorable, on ne pourrait lui refuser les plus magnifiques éloges. En effet une foule de sectes, éloignées de la règle chrétienne, nous attestent qu'on n'admet point à la participation des saints mystères ceux qui ont et cherchent à communiquer des sentiments erronés sur Dieu le Père, sur son infinie Sagesse et sur le Don divin. Quand ceux dont nous condamnons les doctrines ne reçoivent pas même les sacrements avec nous, n'est-ce pas un moyen d'enseigner et de persuader, ce qui d'ailleurs est la source du salut, qu'il n'y a pas d'autre philosophie, c'est-à-dire d'autre amour de la sagesse, ni d'autre religion que la nôtre ?
