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Si maintenant nous voulons examiner le mode d'enseignement lui-même, il est tantôt fort clair et tantôt orné de figures empruntées aux paroles, aux actions, aux mystères, toujours propres à éclairer et à exercer l'âme. Cela n'est-il pas conforme aux règles de l'enseignement rationnel? Toujours l'exposé des mystères se rattache à des vérités plus clairement énoncées. Si d'ailleurs tout y était facile à comprendre, il n'y aurait ni zèle à chercher la vérité, ni charme à la découvrir. Et s'il y avait des mystères dans les Ecritures, mais que ces mystères ne fussent point des signes de vérité, il n'y aurait point harmonie suffisante entre l'action et la connaissance.
La piété commence par la crainte et se perfectionne dans la charité; voilà pourquoi le peuple de l'ancienne servitude vivant sous la loi de crainte était soumis à une foule de cérémonies mystérieuses : il le fallait, pour faire mieux désirer la grâce de Dieu, dont les prophètes célébraient l'avènement futur. A son apparition, c'est-à-dire lorsque la Sagesse de Dieu se faisant homme, nous appela à la liberté, peu de rites sacrés furent institués, mais tous conservent librement unie à son Dieu la société du peuple chrétien. Quant à ceux qui avaient été imposés au peuple hébreu et qui tenaient cette nation attachée par la crainte au même Dieu, il en est beaucoup d'abrogés pour la pratique; le souvenir en a été seulement conservé pour expliquer nos croyances. Aujourd'hui donc ils n'enchaînent plus des esclaves; ils exercent librement l'esprit.
