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Combien d'autres se livrent à tous ces vices réunis, pour qui les spectacles et les contestations, le boire et le manger, les voluptés charnelles et le sommeil, c'est toute l'existence; dont la pensée ne s'occupe que des impressions trompeuses excitées par une pareille vie ; qui prétendent y puiser les règles de leurs superstitions ou plutôt de leurs impiétés : malheureuses victimes d'illusions qui les captivent encore même lorsqu'ils s'efforcent de repousser les séductions de la chair ! Ils ne font pas bon usage du talent qui leur a été confié, de cet esprit pénétrant qui semble distinguer tous ceux que nous appelons savants, polis, spirituels ; ils l'ont caché dans un suaire ou enfoui dans la terre, c'est-à-dire livré aux plaisirs , aux vanités , aux passions de la chair, sous le poids desquelles leur âme est opprimée. Ils auront donc les pieds et les mains liés et ils seront jetés dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Ils n'ont point ambitionné ces tourments, (et qui pourrait les aimer?) mais ce qu'ils ont choisi en est le commencement; et rechercher ces jouissances, c'est nécessairement s'exposer à ces rigueurs. Ceux qui aiment mieux continuer la route que de retourner ou de parvenir au but, ne doivent-ils pas être envoyés au loin? Vraiment ils sont chair, un esprit errant et qui ne revient pas1.
Ps. LXXVII, 39. ↩
