XL.
Ce qui est bon est donc devenu pour moi la mort ? Loin de là; car pour paraître péché, le péché s'est servi de ce qui est bon pour me donner la mort 1. » Ici l’Apôtre fait voir clairement que s'il a dit plus haut : « Sans la loi, le péché est mort 2, » c'est en ce sens que sans la loi, le péché est inconnu. En effet il déclare maintenant, non pas que ce qui était bon, c'est-à-dire la loi, est devenu pour lui une cause de mort, mais bien que le péché lui a donné la mort par cette loi, bonne en elle-même, qui lui fait connaître le péché, inconnu jusqu'alors. Car on se reconnaît mort lorsqu'on est impuissant à accomplir un précepte dont on confesse la justice; et que le crime- de prévarication, par suite de la défense, vient s'ajouter à la simple transgression. C'est pour cela que l'Apôtre dit ensuite : « Afin de rendre, par le commandement, le pécheur ou le péché coupable outre mesure. » Avant le commandement, le péché n'avait point ces proportions; parce que, là où il n'y a point de loi, il n'y a point de prévarication.
