23.
Nous savons également que la mère des Macchabées, cette femme encore plus étonnante par ses vertus pendant le martyre de ses enfants qu'elle ne l'avait été par sa fécondité même, disait à ses enfants pour enflammer leur courage : « Je ne sais comment je vous ai engendrés dans mon sein; ce n'est point moi qui vous ai donné l'esprit et l'âme, ce n'est point moi qui ai formé à chacun de vous ce visage et ces membres; Dieu, qui a créé le monde et tout ce que le monde renferme, a aussi créé le genre humain, s'occupe de chacune de nos actions et vous rendra dans son infinie miséricorde l'esprit et l'âme que vous offrez pour lui1 ». Ce langage clous est parfaitement connu, mais nous ne voyons pas ce qu'il prouve en faveur de notre adversaire. Un chrétien a-t-il jamais nié que Dieu fût l'auteur de l'âme et de l'esprit de l'homme ? Vincent Victor peut-il nier -que ce soit Dieu qui donne aux hommes la langue, les oreilles, les mains, les pieds, les sens, la forme et la nature des membres? S'il niait cette vérité capitale, il oublierait qu'il est chrétien. Mais le corps et tous-les membres du corps ne nous sont donnés que par voie de génération; reste donc à savoir comment l'esprit et l'âme nous sont donnés; sont-ils tirés de nos parents ou du néant? Ni de nos parents ni du néant, répond notre adversaire, mais de la nature même du souffle de Dieu, c'est-à-dire de Dieu lui-même. Une telle doctrine ne saurait être soutenue.
II Macch. VII, 22, 23. ↩
