24.
Ainsi, quant aux textes qu'il emprunte à la sainte Ecriture, ils sont entièrement étrangers à la question particulière qui nous occupe et n'appuient aucunement sa doctrine. Comment donc peut-il s’écrier : « Nous ne cessons d'affirmer que l'âme est tirée du souffle de Dieu, puisqu'elle nous est donnée par Dieu et non par voie de génération ? » Mais recevons-nous donc le corps de tout autre que de celui par qui tout a été créé, de qui tout procède, par qui et en qui tout existe1, quoique tout soit étranger à sa nature, et le simple résultat de son action ? « L'âme ne vient pas du néant», dit-il, «puisqu'elle vient de Dieu ». Je n'examine point encore dans quel sens ces paroles peuvent être vraies; seulement je soutiens qu'il est dans l'erreur quand il affirme que l'âme n'est tirée ni de la génération ni du néant; je proteste contre une telle opinion. Il n'y a point de milieu possible : si l'âme ne nous est pas donnée par voie de génération, elle est tirée du néant; croire qu'elle vient de Dieu en ce sens qu'elle soit formée de la nature même de Dieu, c'est une erreur et un sacrilège. D'un autre côté, avant de croire qu'il est impossible que l'âme nous soit donnée par voie de génération, nous attendons des témoignages formels et explicites, et tels ne sont pas ceux qu'il nous a présentés, car ils n'éclairent aucunement la question.
Rom. XI, 36. ↩
